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Les termites sont en général installés dans le sol, quelquefois à des dizaines de centimètres de profondeur, voire plus. Ils ignorent les limites de propriété. Il arrivera couramment,en milieu urbain, que la même termitière soit la base de vie de termites allant et venant entre leur refuge naturel et les divers greniers à cellulose mises à leur disposition: des structures de bois bâties, des arbres vivants ou morts et autres produits cellulosiques que l'homme s'évertue à disposer à la surface du sol.A priori,la meilleure élimination de ces insectes xylophages sera grandement facilitée par la mise en oeuvre d'une action concertée entre les différents propriétaires mitoyens des zones considérées,qu'ils soient public ou privés: en effet, une certaine coherence semble devoir être respectée dans les procédures de lutte si l'on veut éviter la subsistance de poches de survie ayant échappé à divers traîtements, plus ou moins compatibles, appliqués dans des propriétés mitoyennes à des dates différentes. Il conviendrait de promouvoir un protocole d'élimination pour chaque zone définie. Il paraîtra logique de définir ce protocole en terme de mitoyenneté: on sera alors dans le cadre d'une sorte de mitoyenneté généralisée puisque, dans chaque zone cible, des voisinages existent entre privé - privé et entre privé - public.Dans la mesure ou l'on considère (comme paraît le préconiser la loi pour les occupants sans toutefois l'exprimer clairement) que chaque propriétaire est tenu à participer pour ce qui le concerne à l'action globale d'élimination, on pourra reconnaître que la situation de la Commune est semblable à celle des autres propriétaires puisque chaque propriété particulière possède un accès à la voie publique! Les différences entre droit public et droit privé empêcheraient elles une bonne coordination des opérations de lutte contre les termites?
On pourra être amené à considérer deux démarches distinctes aussi licites l'une que l'autre: - une démarche isolée dans laquelle chaque propriétaire garde la liberté (que lui donne la loi de juillet 1999) de choisir les moyens de traîtement et le moment de l'intervention - une démarche mitoyenne coopérative dans laquelle les phases de détection, traîtement et surveillance post-traîtement seraient coordonnées par les différents propriétaires dans un cadre juridique à définir.
La coordination des moyens de lutte n'est pas chose aisée entre public et privé.L'évaluation d'éventuelles subventions publiques aux travaux d'élimination des termites chez les particuliers serait grandement facilitée par la mise en oeuvre de cette coordination.Une convention pourrait être passée entre une association de particuliers et la Commune. Cette association aurait un rôle d'information sur la manière de procéder en relation avec la Commune et ses conseillers techniques avant le dépôt des demandes de subventions.
Le coût financier et et la durée des travaux sont très étroitement liés au type de procédé choisi et à la structure des bâtiments. Le coût peut varier de 30 Euros à 70 Euros/m2 dans ce que proposent des entreprises certifiées.La durée comprend ou non un suivi post-traitement lié à la garantie donnée.
Le propriétaire concerné n'a pas la tâche facile. Après s'être assuré auprés d'un expert qualifié de la présence plus ou moins importante de termites, il aura à choisir essentiellement entre deux méthodes de lutte quelque peu antagonistes par les principes appliqués. Ces moyens de lutte pourront être proposés par des intervenants plus ou moins patentés dont les plus sûrs seront certifiés par des organismes d'Etat spécialisés dans la lutte contre les insectes xylophages. On aura, à notre connaissance, le choix entre deux procédés: - soit une démarche d'isolement de la zone à protéger accompagné de l'imprégnation des bois de construction par des produits anti-termites; ainsi on supprime les termites de passage et on chasse les autres de la zone à protéger sans les détruire (philosophie "bunker": estimation 30 à 60 Euros/mètre2) - soit une démarche d'appâts qui amènent les termites nourriciers à consommer une cellulose chargée d'un produit à effet retard; ils transmettront cette même cellulose à leurs congénères par régurgitation (philosophie élimination durable: estim. 70 Euros/m2)
A priori, l'application de la première méthode, qui a pour principe de détruire sur place et de repousser ailleurs les visiteurs extérieurs, exclut l'utilisation concomitante de la deuxième, basée sur le principe d'appât; dans cette deuxième méthode il s'agit d'attirer les termites ouvriers chargés, malgré eux, d'aller empoisonner le reste de la colonie. Pourtant, on se verra proposer dans certains cas une démarche composite alliant entre elles ces deux méthodes. La méthode chimique peut servir à séparer une zone à protéger d'une zone extérieure laissée aux termites (philosophie ligne Maginot). Elle peut aussi empêcher l'invasion de certaines zones non infestées - étage d'une maison, terrain d'une nouvelle construction (philosophie double protection durable) Elle pourra encore servir à canaliser les termites vers les appâts éradicateurs de la seconde méthode
Ceci s'obtient par la
mise en oeuvre d'une barrière chimique isolant la zone à protéger
par imprégnation des limites de propriétés et des bois
de construction pour obtenir la déstruction des termites piégés
à l'intérieur de cette zone. Avant tout traîtement, il aura
fallu restaurer les parties atteintes car les protocoles d'application prévoient
un imprégnation sur bois sains. Vaste programme qui suppose une compétence
"batiment" du détermiteur: il devra identifier tous les sites
occupés par les termites pour être à même de traîter
systématiquement tous les bois d'oeuvre et cloisons suivant les préscriptions
très méticuleuses éditées par l'organisme donnant
certification aux entreprises de détermitage.
Bien fait, ceci permet de créer un espace de "non présence"
de termites limité aux constructions de la zone-cible sans pour autant
participer à l'élimination des termites basés dans le voisinage
habituellement domiciliés en profondeur en sous-oeuvre dans le sol.
On notera la difficulté rencontrée dans des maisons anciennes
dont les murs réalisés à l'aide de pierres ou de briques
confortés de mandrins de bois noyés dans leur masse. Où
se trouvent-ils ces raidisseurs de bois verticaux ou horizontaux qui sont autant
de passerelles secrètes permettant aux termites de grignoter en toute
tranquillité? et comment les atteindre?
Ceci s'obtient par contamination
d'appâts disposés dans la zone cible aux endroits (préalablement
répérés ou supposés tels) de passage des termites.
La phase diagnostique pourra s'étendre sur quelques semaines avant de déterminer
l'endroit où placer les appâts. Un appareil de détection sonore
peut être utilisé pour confirmer la présence de termites aux
endroits suspects (bois humides: bas de porte, plinthes de rdc, poutres des caves,
bois de chauffage etc...)
Sans le phénomène de trophallaxie cher aux termites, ce procédé
ne serait pas plus efficace que la barrière chimique évoquée
ci-dessus. En effet, la reine et le roi, les termites soldats et autres nymphes
ou néoténiques incapables de se nourrir par eux-mêmes ne peuvent
recevoir leur nourriture que par des ouvriers : ils les nourrissent par régurgitation
de la cellulose prélevé chez l'habitant.
Ces ouvriers sont bien les visiteurs responsables des destructions des bois ;
ils cherchent systématiquement des bois humides (chez nous environ 30%
d'humidité aux points d'attaque), car, semble-t-il, l'eau leur est nécessaire
pour digérer la cellulose. Ils sont amenés par leur fonction nourricière
à effectuer d'incessantes allées et venues dans les galeries qu'ils
ont creusées entre les lieux de prélèvement de la cellulose
et leur termitière. Les bruits du grignotage effectué par les ouvriers
sont détectables par écoute électronique sonore.
Ce procédé permet donc, par transport depuis les lieux de grignotage
du bois jusqu'aux termitières, de contaminer l'ensemble de la population
des termitières internes et mitoyennes de la zone cible. L'élimination
des termites peut être obtenue - si et seulement si - le produit employé
ainsi que la façon de l'appliquer conduit à l'extermination de la
population totale des termitières sans risque de survie pour aucun de leurs
membres à court ou moyen terme. (lapalissade!)Pour ce qui nous concerne,
l'utilisation d'appats à base de la molécule d'hexaflumuron s'est
montrée efficace puisque les termites ont dis paru des pièges en
moins d'une année.
Enfin voilà les termites
disparus du site...
Des visites régulières s'imposent, après traîtement,pour
confirmer ou infirmer l'élimination des termites afin de pouvoir faire
jouer la garantie donnée au début des travaux.Pour la méthode
chimique, la question se pose de savoir quelle est la durée d'efficacité
des produits injectés au-délà de laquelle une réinfestation
est possible. Pour la méthode par appats, la question se pose de savoir
si des termites pourraient venir d'ailleurs par migration souterraine s'installer
dans le sol libéré des anciens termites. Dans les deux cas, cette
réinfestation est d'autant plus improbable que toute la zone urbaine considérée
ait été traîtée sur une grande étendue de façon
coordonnée entre les différents intéressés.Aux applicateurs
de traîtement d'apprécier ce risque de réinfestation en fonction
de leurs connaissances entomologiques concernant l'espéce attaquée
et de leurs connaissances urbanistiques du site traîté.Aux propriétaires
de considérer qu'une action de suivi régulier après élimination
est utile pour pouvoir faire jouer à temps la garantie donnée au
départ...quitte à considérer qu'il peut y avoir une assurance-termite
comme il existe une assurance-incendie.