Du balcon du neuvième étage d'un immeuble à
Saint Martin d'Hères ou du balcon de Belledonne vous pouvez voir
les mêmes montagnes qui entourent Grenoble...mais ce n'est pas du tout
pareil.
Un coup de coeur au mois de novembre1969 nous a poussé
à acquérir une grange en ruine servant de remise située
sur les contreforts du massif de Belledonne dans la partie que l'on appelle
le pays de Domène.Implantée à 900 mètres, elle
est adossée à l'adret depuis sa construction probable au debut
du 19e siècle, sinon plus tôt.
Elle est une des plus anciennes maisons rurales que l'on peut
voir dans le pays de Domène. A défaut d'avoir trouvé
un dolmen confortable, nous eûmes donc l'ambition de rendre cette maison
habitable de nouveau en essayant de lui garder son caractère d'origine.
Acte de donation du 26 février 1862: Marie Vianney-Liaud
épouse d'Etienne-Pierre Jay-Delavie reçoit en donation (moyennant
soulte à ses frères et soeurs) par ses parents Suzanne Boussant
et Antoine Vianney-Liaud (cultivateur au Mont) les biens. Dans les biens dépendant
du père AntoineVianney-Liaud il y a (article quatre de cet acte du
26/02/1862 ):", une maison grange-four, emplacement et verger situés
au Mont, Commune de Revel , de la contenance d'environ trente ares ayant pour
confins du levant Jean Carrier; au couchant et midi Antoine Liaud et du nord
un chemin"

LES MAISONS-BLOCS A SUPERPOSITION : tiré de "Patrimoine
en Isère - Pays de Domène - Le patrimoine rural par D. Chancel,
C.Géron L.Pingrieux p.100"Musée Dauphinois CPI CGI
"Si un grand nombre de ces habitations ne subsistent qu'à l'état
d'abandon ou profondément transformées, elles représentent
le type le plus ancien de maisons rurales visibles dans le pays de Domène.
Regroupant hommes et bêtes sous le même toit, mais à des
niveaux différents, elles ont souvent dû s'implanter sur un terrain
accidenté pour s'adapter au relief du Balcon. Leur développement
le long de la pente a permis ainsi de réduire l'implantation au sol et
d'utiliser au maximum le relief naturel tout en permettant une certaine économie
de construction. Toutes sont quasiment situées sur l'adret, versant exposé
au sud; Cette adaptation au relief et au climat a fortement conditionné
leur architecture.
Le plus souvent il s'agit de maisons de petites dimensions. Construites entièrement
en maçonnerie de pierres ou de galets de provenance locale, elles étaient
en général enduites, tout au mois sur la façade principale.
La toiture, toujours à deux pans, d'inclinaison assez forte, est constituée
d'une charpente archaïque, autrefois recouverte de chaume ou d'essendoles
(1). Pour permettre une meilleure ventilation du comble dans lequel est stocké
le foin, le pignon est souvent réalisé avec un bardage de bois.
Cependant, il arrive qu'il soit totalement ouvert ou au contraire réalisé
en maçonnerie (dans ce cas, il s'agit souvent du pignon nord). Les fenêtres
du logis sont généralement perçées dans la façade
ensoleillée et dans l'un des murs goutteraux. De même que les portes,
les fenêtres sont de petite taille et ont un encadrement solidaire de
la maçonnerie.
La maison se compose le plus souvent d'une étable située en bas
de la pente et partiellement enterrée, d'un logis constitué d'une
ou deux piéces de vie situé au dessus de l'étable, et enfin
d'un grenier surmontant l'ensemble. Dans les bâtiments qui n'ont pas subi
de transformation, il n'existe pas de communication entre ces trois niveaux.
Si l'accès est direct pour l'étable, pour le grenier il dépend
de la position du pignon par rapport au chemin et se fait soit de plain-pied,
soit par une échelle. Quant à l'accès au logis, il s'effectue
toujours par un escalier étroit de pierre ou en bois parfois prolongé
par une galerie. Pourvu d'une balustrade en bois il est généralement
protégé par une avancée de toiture. Cet accès fait
donc l'objet de différentes solutions architecturales originales et variées,
qui marquent fortement l'aspect extérieur de la maison, tant au niveau
de son volume que dans l'utilisation du terrain sur lequel elle est implantée.
Contrairement à l'accès du logis toujours placé sur le
mur gouttereau, celui de l'étable peut se trouver soit sur ce même
mur, soit dans le mur pignon, en fonction des facilités d'accès
pour le bétail.
L'organisation des espaces intérieurs est rudimentaire. L'étable,
au sol de terre battue, comporte parfois un enclos pour les porcs. Les seuls
équipements dont elle dispose sont des mangeoires constituées
de socles en pierre sur lesquels viennent s'appliquer des planches de bois inclinées,
le tout surmonté d'un ratelier. Le logis s'articule autour d'une ou deux
pièces et comprend un potager, un évier et une cheminée.
Le fenil dans lequel est engrangé le foin nécessaire aux bêtes
l'hiver, assure aussi l'isolation du logis.
(1) Essendole: tuile de bois résineux refendu servant de matériau
de couverture."

ES TOITURES tiré de "Patrimoine en Isère -
Pays de Domène - Le patrimoine rural par D. Chancel, C.Géron L.Pingrieux
p.104"Musée Dauphinois CPI CGI
"Les toitures des bâtiments ruraux du pays de Domène
sont loin d'être uniformes dans leurs matériaux comme dans leur
conception. Si le chaume et l'essandole ont totalement disparu au profit de
la tuile écaille, des plaques d'amiante-ciment ou des tuiles mécaniques,
les fortes pentes des toitures anciennes du Balcon gardent encore le souvenir
de ces anciens matériaux. Plus bas, dans la vallée de l'Isère
et sur les premières pentes où la neige était moins abondante,
la tuile canal et les toitures à faible pente prédominent, associées
de nos jours à la tuile mécanique. Les toitures des maisons les
plus anciennes sont généralement à deux versants, le plus
souvent symétriques. Avec le développement des maisons dissociées,
se sont répandues dans la deuxième moitié du XIX ème
siècle, de nouvelles formes de logis couverts d'une toiture à
quatre pans. Les granges, devenues indépendantes sont alors pourvues
de croupes et d'avancées de toiture. Avec une certaine marge d'erreur,
il est donc possible de déterminer l'époque de construction, la
fonction et de confirmer l'appartenance des bâtiments au pays de Domène,
par la simple observation de leur toiture"
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