une maison grange-four

le cadastre de 1824

les tavaillons

La maison comme nous l'avons trouvée en 1970

pignon est

le balcon

le pignon ouest


 


Une grange à Revel ...

Du balcon du neuvième étage d'un immeuble à Saint Martin d'Hères ou du balcon de Belledonne vous pouvez voir les mêmes montagnes qui entourent Grenoble...mais ce n'est pas du tout pareil. 

Un coup de coeur au mois de novembre1969 nous a poussé à acquérir une grange en ruine servant de remise située sur les contreforts du massif de Belledonne dans la partie que l'on appelle le pays de Domène.Implantée à 900 mètres, elle est adossée à l'adret depuis sa construction probable au debut du 19e siècle, sinon plus tôt.

Elle est une des plus anciennes maisons rurales que l'on peut voir dans le pays de Domène. A défaut d'avoir trouvé un dolmen confortable, nous eûmes donc l'ambition de rendre cette maison habitable de nouveau en essayant de lui garder son caractère d'origine.

Acte de donation du 26 février 1862: Marie Vianney-Liaud épouse d'Etienne-Pierre Jay-Delavie reçoit en donation (moyennant soulte à ses frères et soeurs) par ses parents Suzanne Boussant et Antoine Vianney-Liaud (cultivateur au Mont) les biens. Dans les biens dépendant du père AntoineVianney-Liaud il y a (article quatre de cet acte du 26/02/1862 ):", une maison grange-four, emplacement et verger situés au Mont, Commune de Revel , de la contenance d'environ trente ares ayant pour confins du levant Jean Carrier; au couchant et midi Antoine Liaud et du nord un chemin"

LES MAISONS-BLOCS A SUPERPOSITION : tiré de "Patrimoine en Isère - Pays de Domène - Le patrimoine rural par D. Chancel, C.Géron L.Pingrieux p.100"Musée Dauphinois CPI CGI

"Si un grand nombre de ces habitations ne subsistent qu'à l'état d'abandon ou profondément transformées, elles représentent le type le plus ancien de maisons rurales visibles dans le pays de Domène. Regroupant hommes et bêtes sous le même toit, mais à des niveaux différents, elles ont souvent dû s'implanter sur un terrain accidenté pour s'adapter au relief du Balcon. Leur développement le long de la pente a permis ainsi de réduire l'implantation au sol et d'utiliser au maximum le relief naturel tout en permettant une certaine économie de construction. Toutes sont quasiment situées sur l'adret, versant exposé au sud; Cette adaptation au relief et au climat a fortement conditionné leur architecture.

Le plus souvent il s'agit de maisons de petites dimensions. Construites entièrement en maçonnerie de pierres ou de galets de provenance locale, elles étaient en général enduites, tout au mois sur la façade principale. La toiture, toujours à deux pans, d'inclinaison assez forte, est constituée d'une charpente archaïque, autrefois recouverte de chaume ou d'essendoles (1). Pour permettre une meilleure ventilation du comble dans lequel est stocké le foin, le pignon est souvent réalisé avec un bardage de bois. Cependant, il arrive qu'il soit totalement ouvert ou au contraire réalisé en maçonnerie (dans ce cas, il s'agit souvent du pignon nord). Les fenêtres du logis sont généralement perçées dans la façade ensoleillée et dans l'un des murs goutteraux. De même que les portes, les fenêtres sont de petite taille et ont un encadrement solidaire de la maçonnerie.

La maison se compose le plus souvent d'une étable située en bas de la pente et partiellement enterrée, d'un logis constitué d'une ou deux piéces de vie situé au dessus de l'étable, et enfin d'un grenier surmontant l'ensemble. Dans les bâtiments qui n'ont pas subi de transformation, il n'existe pas de communication entre ces trois niveaux. Si l'accès est direct pour l'étable, pour le grenier il dépend de la position du pignon par rapport au chemin et se fait soit de plain-pied, soit par une échelle. Quant à l'accès au logis, il s'effectue toujours par un escalier étroit de pierre ou en bois parfois prolongé par une galerie. Pourvu d'une balustrade en bois il est généralement protégé par une avancée de toiture. Cet accès fait donc l'objet de différentes solutions architecturales originales et variées, qui marquent fortement l'aspect extérieur de la maison, tant au niveau de son volume que dans l'utilisation du terrain sur lequel elle est implantée. Contrairement à l'accès du logis toujours placé sur le mur gouttereau, celui de l'étable peut se trouver soit sur ce même mur, soit dans le mur pignon, en fonction des facilités d'accès pour le bétail.

L'organisation des espaces intérieurs est rudimentaire. L'étable, au sol de terre battue, comporte parfois un enclos pour les porcs. Les seuls équipements dont elle dispose sont des mangeoires constituées de socles en pierre sur lesquels viennent s'appliquer des planches de bois inclinées, le tout surmonté d'un ratelier. Le logis s'articule autour d'une ou deux pièces et comprend un potager, un évier et une cheminée. Le fenil dans lequel est engrangé le foin nécessaire aux bêtes l'hiver, assure aussi l'isolation du logis.

(1) Essendole: tuile de bois résineux refendu servant de matériau de couverture."

ES TOITURES tiré de "Patrimoine en Isère - Pays de Domène - Le patrimoine rural par D. Chancel, C.Géron L.Pingrieux p.104"Musée Dauphinois CPI CGI

"Les toitures des bâtiments ruraux du pays de Domène sont loin d'être uniformes dans leurs matériaux comme dans leur conception. Si le chaume et l'essandole ont totalement disparu au profit de la tuile écaille, des plaques d'amiante-ciment ou des tuiles mécaniques, les fortes pentes des toitures anciennes du Balcon gardent encore le souvenir de ces anciens matériaux. Plus bas, dans la vallée de l'Isère et sur les premières pentes où la neige était moins abondante, la tuile canal et les toitures à faible pente prédominent, associées de nos jours à la tuile mécanique. Les toitures des maisons les plus anciennes sont généralement à deux versants, le plus souvent symétriques. Avec le développement des maisons dissociées, se sont répandues dans la deuxième moitié du XIX ème siècle, de nouvelles formes de logis couverts d'une toiture à quatre pans. Les granges, devenues indépendantes sont alors pourvues de croupes et d'avancées de toiture. Avec une certaine marge d'erreur, il est donc possible de déterminer l'époque de construction, la fonction et de confirmer l'appartenance des bâtiments au pays de Domène, par la simple observation de leur toiture"