de tout un peu

en ville en fauteuil

chapitres

en ville en fauteuil

à la maison

lit médicalisé et lève-personne

dans la rue

trucs et astuces

sanitaires

..

Vivre seul en ville et se déplacer en fauteuil roulant

  Accessibilité publique et privée

  L'application des normes d'accessibilité des personnes à mobilité réduite aux immeubles et appartements est presque toujours utilisée dans la réalisation du gros oeuvre des ouvrages de construction. Souvent respectées pour ce qui est de l'accessibilité immédiate, ces normes le sont moins dès que l'on pénètre à l'intérieur des immeubles dans lesquels on trouve rarement d'appartements aménagés selon ces critères

Espace public

L’aménagement de l’espace public est un problème d’urbanisme. Ceci concerne les Pouvoirs Publics. Face à la réalité des faits, on croit rêver à la lecture du décret 80-637 du 4 août 1980 où il est précisé que: "tout bâtiment d'habitation, quelque soit son type de financement, public ou privé, doit être accessible de façon à assurer la pleine autonomie des personnes circulant en fauteuil roulant"! Pourtant, dès le premier janvier 2006… soit 25 ans après les voeux pieux et légaux exprimés avec force dans le décret 80-637, on peut de nouveau rêver: le législateur veut suivre un principe de cohérence. Pour ce faire, il parle de "Chaîne de Déplacement".. Le législateur a laissé à son suivant le soin de prendre vraiment en considération les dispositions qui pourraient se révéler nécessaires et utiles pour rendre vivables aux handicapés les lieux de vie publique. On peut être rassurés. Tout cela sera bien écrit : il suffit de suivre le guide pratique "Les Maires et l'Accessibilité".

Espaces privés

L’aménagement des locaux privés concerne en premier lieu les architectes tenus théoriquement à respecter les normes d’accessibilité. La loi prévoit un certain quota d'appartements « aménagés » dans les nouvelles constructions suivant des normes édictées, notamment, par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. Mais, sans doute devant les difficultés d’application de la loi, ces quotas sont laissés à l'appréciation des maîtres d'oeuvre du domaine privé ou le domaine du logement social. C’est peu dire que ceci est très rarement pour ne pas dire jamais pris en compte! La loi apporte des dispositions plus souples concernant l’aménagement des logements neufs; il est prévu de préserver « l’adaptabilité aux normes d’accessibilité » en lieu et place d’un aménagement véritable. Mais l’application de cette règle, évoquée dans les premiers mois de la promulgation de la loi, n’ est que très partiellement pris en compte en l’absence d’une réflexion globale sur l’ergonomie des personnes vivant en fauteuil. Une telle réflexion devrait permettre d’aboutir à des règles pratiques permettant une adaptation sommaire rapide des lieux sans grever de manière importante le budget.

La contrainte financière

Le coût supplémentaire du à la mise en oeuvre des dispositions liées à l’accessibilité est évoqué par les maîtres d’oeuvre pour limiter l’application de la loi. Est-ce de la part des payeurs la superstition pour ne pas porter malheur en se refusant de prendre en compte d’éventuelles difficultés personnelles pour se déplacer? En tout cas, il ferme sa porte à celui de leurs amis handicapés qui aurait l’idée de leur rendre visite pendant plusieurs jours. Est-ce le simple besoin légitime de préserver ses propres finances pour d’autres dépenses jugées plus indispensables? Il est bien certain que: "le mode de calcul des surfaces appliqués dans les « Logements à Qualité et Coût Maîtrisés » rend l'exercice nettement plus complexe"... bonne excuse pour les promoteurs de logements sociaux qu'une réglementation adaptée pourrait certainement rendre vaine. Le débat est ouvert : l'incidence de la réglementation sur les surfaces n'est pas aussi importante (les experts parlent de 15% d'augmentation) que certains concepteurs le laissent entendre. Certes, la réglementation accessibilité a une incidence sur l’organisation des surfaces puisqu’il est question de ménager les dégagements nécessaires à l’accessibilité des appareils ménagers et sanitaires. A n’en point douter, cette exigence fait appel à l’ergonomie domestique.

Changement de mode de vie

L’architecte d’intérieur a un rôle important à jouer dans l’organisation des lieux. Ce professionnel a de véritables trouvailles à faire partager aux futurs occupants des lieux; mais il ne doit pas être timide. C’est en proposant de changer de vieilles habitudes héritées des temps anciens qu’il peut parvenir à concilier les légitimes exigences financières avec celles d’une bonne accessibilité aux appareils domestiques. Pour ne citer que quelques exemples : faisons fi de ces logements où il faut trois portes pour passer du salon à la salle à manger et atteindre la cuisine. Une salle à vivre bien aménagée peut avoir la même fonctionnalité que ces trois pièces et laisse agréablement circuler la lumière. Plaçons astucieusement quelques portes coulissantes pour éviter d’encombrer les aires de circulation. Faisons fi de ces baignoires véritables bouillons de culture qui gaspillent l’eau sans pour autant assurer une bonne hygiène. Combinons en un seul lieu douche sans seuil et w.c. et voilà de précieux mètres carrés préservés. Ah oui, c’est dur de vivre sans jacuzzi et pour cela il faut une baignoire ; mais, mon bon monsieur, le luxe ça se paye et l’accessibilité ne devrait pas être un luxe!

Conclusion

On peut penser que la solidarité concerne l’ensemble des citoyens dans ce monde où nous sommes si fragiles! On peut se demander, à bon escient, s'il ne faudrait pas promouvoir systématiquement un certain aménagement minimal dans les appartements neufs pour que, dans le plus grand nombre de cas, la perte d'autonomie temporaire ou définitive ne contraigne pas les utilisateurs de ces appartements à quitter leur domicile. L’application de la loi sur l’adaptabilité aux règles d’accessibilité semble palier le cas bien que la survenue brutale d’un accident ne donne pas l’opportunité de rester chez soi tant que les travaux ne soient pas accomplis.

Proposition:

Rappeler aux architectes les dispositions du CCH sur la proportion de logements adaptables et promouvoir systématiquement la réalisation (immédiate ou différée) de douches encastrées et de WC praticables dans tous les nouveaux logements à construire au rez-de-chaussée là où aucune excuse technique ou économique ne peut être valablement invoquée.

About Us | Site Map | Privacy Policy | Contact Us | ©2003 Company Name