D O M E N E    
     
 

LES GRANDS TRAVAUX

PROMENADE EN VILLE

NOS CARPES KOI

LE JARDIN EXTRAORDINAIRE


 

le jardin à Domène

le parquet marqueté

 

lle sol dans l'entrée

 

 

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Amable Matussière

l

le lustre fabriqué par André RAFFIN en 1942

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Une maison à Domène

En achetant, en 1973, une maison de village aux murs épais avec des planchers à chaque étage reliés par de longs escaliers de bois, une entrée au sol recouvert de mosaïque éclairé par un vitrail, ayant une cave voutée, nous avions, quelque part, le sentiment d'hériter malgré nous d'un bien ancestral.
Mais lequel de nos ancêtres aurait bien pu posséder cette demeure, si éloignée de la Bretagne et de la Scanie? Aucun bien sûr. Pourtant, ce sentiment allait se renforcer en parcourant les allées du jardin d'agrément planté d'arbres majestueux; magnolia, catalpas, houx, pin parasol, cyprès et sapins sous lesquels rudbeckias, iris, hortensias, perce-neiges, hellebores, millepertuis, tulipes, jacinthes, jonquilles, pervenches et nigelles de Damas coloraient les saisons tandis que les rosiers, lilas,seringuas, cerisiers et pommiers en parfumaient les jours. Un vrai jardin de curé! que dis-je? un petit paradis!

Que dire de ce potager gourmand bordé de vignes dont on tirera des vins (jusqu'à cent vingt litres) à élever et comme nos enfants en perpétuel devenir: ils porteront des noms évocateurs: "les Caprices de Christine" aux bulles vagabondes mais aussi le "Clos Armelle" de si délicate fraîcheur sans oublier le "Bon Marc", si réconfortant. Un potager gourmand par ses multiples arbres fruitiers: abricotiers, pêchers, pruniers, poiriers et cerisiers ombrageant fraisiers, framboisiers et groseillers. Tout celà aurait pu venir d'un proche parent.
Aucours des semaines qui suivirent notre installation, cette impression d'hériter va se renforcer par deux trouvailles assez inattendues: d'abord la découverte au deuxième étage dans une chambre mansardée d'un plancher marqueté digne des plus prestigieuses demeures puis dans le jardin, du buste d'un inconnu que quelques plaisantins prirent pour celui de Trotsky dont on sait qu'il séjourna à Domène durant son exil mais dans une autre maison située plus loin et de l'autre côté de la rue, en déscendant vers le Versoud…
Quelques années plus tard, après une "doménarisation" plus poussée et en état de fraiche retraite, ces deux derniers éléments vont nous amener à reconsidérer ce sentiment d'héritage persistant pour savoir où il pouvait bien prendre ses sources. En effet, il y a fort à parier que ces deux trouvailles sont liées entre elles: le buste trouvé est celui d'Amable Matussière et ce plancher a de forte chances d'être un plancher de démonstration de la fabrique de parquet que celui-ci acheta en 1856. On dit que cette fabrique était assez célèbre pour que même des Lyonnais venaient s'y fournir! Sylvie Vincent (dans Patrimoine en Isère, Pays de Domène) précise que cette même fabrique a probablement fourni les parquets de la plateforme du maître-autel de l'église lors de sa reconstruction en 1892.

Les batiments de cette fabrique se situaient dans le ruisseau du Doménon nous disent les auteurs de l'excellent livre des "101 Personnages célèbres du Grésivaudan".
Encore ce Doménon! Ne serait-il pas depuis les premiers siècles du deuxième millénaire, avec l'utilisation de moulins à céréales et à noix ou encore avec celle du battoir à chanvre, un véritable creuset de Start-Up? (que Pierre Le Vénérable nous pardonne ce terme!) Arrêtons nous un peu sur l'Histoire écrite par les riverains de ce modeste ruisseau: depuis l'arrivée des moines de Cluny vers 1027 (d'après Augustin Aymoz dans Le Graisivaudan à travers les âges) appelés par Rodolphe II pour "assainir les marais de la plaine et prendre possession des usines", on a vu se succéder des installation diverses utilisant l'eau et sa force motrice tout comme aujourd'hui; on devra considérer toutefois qu'Amable Matussière a su in extremis, apporter quelque innovation technique cruciale qui allait, par ses rapides développements ultérieurs stopper le mouvement d'émigration des habitants de ce coté là de l'eau. Qu'on se le rappelle: c'est en installant deux broyeurs à bois utilisant la force motrice d'une chute d'eau de 35 mètres de hauteur: (la première conduite d'eau forcée en France). Audacieuse innovation, implantée en lieu et place d'une fabrique de parquets en déclin, qui va permettre d'utiliser les fibres du bois dans la fabrication du papier et ainsi transformer complètement l'industrie papetière. 150 ans après, les papeteries étaient toujours là, attestant de la vigueur du projet initial…

Mais , l'année 2007 a vu la fermeture des deux papéteries après plusieurs tentatives de survie!
Voici tout juste 100 ans qu'au-dessus du Domenon, le buste de ce vénérable innovateur interpelle le passant bien qu'un platane irrévérencieux lui fasse de plus en plus d'ombre …. comme pour lui dire de se cacher. Où sont donc les nouveaux entrepreneurs qui peuvent créer sur place des industries face à la mondialisation?
Oui, que d'histoires dans cette histoire de maison à Domène!Voici une des dernières : N'en parlez pas au Doménois , c'est chez le voisin qu'il y en a des .. même que c'est ce voisin qui a fait venir le premier .. et puis de toute façon c'est sale chez lui et il y a plein de bois pourri dans sa maison ancienne. Donc, ça vient de chez lui.N'importe comment, ils ne traversent pas le Domeynon !
LES VISITEURS DU PRINTEMPS
Au village de Domène on ne prépare plus de couvert d'hôte comme, paraît-il, cela se faisait dans le temps .Cela ne nous a pas empêché d'avoir des hôtes imprévus en mars 1998: ils s'invitaient dès le matin dans la cuisine au petit déjeuner et même à midi: Négligeant les portes d'entrées, ces intrus sortaient en un point prècis des lambris sous la forme de "fourmis volantes". Nos voisins immédiats nous en avaient bien dit en avoir eues en 1997 et affirmaient les avoir supprimées par projections et injections de vapeurs mortelles-chimiques, au risque de s'empoisonner eux-mêmes. Et nous de faire de même! en employant toutefois des produits moins volatils répandus sur leur passage et réputés pouvoir porter la mort dans les fourmilières. Apparamment efficace sur le moment, ce procédé va se montrer aussi utile qu'un cautère sur une jambe de bois et l'invasion, partie de la cuisine, va s'étendre en quatre autres endroits de la maison distants de plusieurs mètres, toujours cette apparition de "fourmis volantes" fin mars 1999:
Dans le cadre d'une enquête publique, la très aimable Andrée et très souriant Patrick vinrent enfoncer dans le sol de notre cave un municipal piquet de bois-mange-tout, destiné, disaient-ils, à savoir si les termites signalés depuis de dizaines d'années à l'Ouest du Domeynon l'avaient traversé pour venir à l'Est. Le résultat pourrait être connu dans quelques mois. L'idée que les termites ne pouvaient pas traverser le Domeynon était bien ancrée dans les esprits et faisait partie des certitudes doménoises qui maintiennent en quelque sorte la paix des ménages.
Mais soudain, alors que nos visiteurs prenaient congé, une petite remarque à la fois pertinente à moins qu'elle ne fut impertinente, vint à l'esprit de nos instrumenteurs de piquets
"et si ces fourmis volantes étaient des termites"? demandèrent-ils.
Comment des fourmis ailées qui seraient des termites mangeurs de bois chez nous! pensions nous, à voix basse, cela était impensable puisque, c'est bien connu, les termites ne pouvaient pas traverser le Domeynon d'Ouest en Est.
Enfin, la nuit porte sommeil; quelque crainte nous aiguillonnant, nous voilà sur internet pour découvrir .. je vous le donne en mille: Il existe bien des termites ailés, ceux-la même qui partent en couple essaimer là où bon leur semble, de préférence dans le creux de quelque bout de bois humide bien chauffé l'hiver.
On peut les appeler des imagos car cela fait savant, ils se distinguent facilement des fourmis comme le montre le dessin ci-dessous:

Aucun doute n'était possible: ces visiteurs dodus aux quatre ailes égales étaient à l'évidence de la catégorie des isoptères ( du latin iso-ptera = ailes égales); autrement dit des termites étaient bien chez nous et ces ailés n'étaient que les messagers quittant d'autres congénères gloutons et sournois amateurs de bois installés dans la maison. et son sous -sol...... par la suite , on n' a jamais vu ces obstinés dévoreurs croquer le municipal piquet et pour cause .. il y avait tellement mieux à coté avec ces vieilles poutres humides posées à même le sol!
MaMaMia! comment se détermiter . .... un an après et moins d'euros que de francs disparus du compte chéque, la situation semble être maitrisée localement.
Fallait pouvoir le faire ..... La lutte continue! Ce n'est qu'un début pour Domène et les Doménois.

LES TERMITES
Le nombre de termites ailés est très faible par rapport à celui de leur congénères qui constituent l'ensemble des habitants de la termitière.
La vie des termites est bien décrite dans de nombreux ouvrages et revues. Il est intéressant d'avoir quelques notions élémentaires sur la vie des termites et l'organsation de leur société pour avoir quelque chance d'apprécier l'efficacité des moyens de lutte proposé sur le marché.

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